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NBA PREVIEW #25 - Cleveland Cavaliers : Une chance pour le titre ?


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La franchise de l’Ohio avait entamé une reconstruction enthousiasmante avec beaucoup de jeunes joueurs prometteurs et l’arrivée du all-star Donovan Mitchell. À l’aube de l’an II, quels sont les objectifs de l’équipe ? Et comment passer un cap dans leur projet ? On vous décrypte tout ça. 

L’an dernier : 

C’est une saison que chaque fan de Cleveland attendait. Avec une intersaison chargée et ponctuée par l’arrivée de Mitchell, les ambitions des Cavs étaient légitimement élevées. Et la saison régulière n’a pas déçu. Un bilan de 51 victoires pour 31 défaites et une 4ème place dans la Conférence Est synonyme de qualification direct pour les playoffs avec l’avantage du terrain. Les Cavaliers ont pu compter sur une défense de fer, la meilleure de toute la NBA (1er en defensive rating et l’équipe qui concède le moins de points avec 106,9 points concédés par match). Un joueur symbolise cette force, c’est le jeune intérieur Evan Mobley. Pour sa deuxième saison dans la League, il finit dans le 5 majeur des défenseurs de l’année, individuellement, il sera troisième des votes pour le titre de défenseur de l’année (gagné par Jaren Jackson Jr.). Fait marquant de la saison, le départ du dernier champion en 2016, Kevin Love en direction de Miami. C’est une lourde perte dans le groupe en termes d’expérience et de qualité de shoot. Love apportait du lien en attaque pour éviter l’isolation à outrance. L’autre fait majeur de cette saison nous vient de Donovan Mitchell. Un match à 71 points pour battre le record des Cavs bien sûr, c’est aussi la meilleure performance au scoring à égalité avec Damian Lillard. Une performance historique pour venir à bout des Chicago Bulls. 

Cleveland retrouve les playoffs pour la première fois depuis le départ de LeBron James aux Lakers. Avec une 4ème place et une saison régulière convaincante, l’équipe arrive confiante pour défier les New-York Knicks au premier tour. Une série de playoffs qui va tourner en une bouillie de basket du côté de l’Ohio. Une défaite 4-1, mais surtout une domination physique des new-yorkais qui en a surpris beaucoup. À l’image d’un Jarrett Allen dépassé, Cleveland sort par la toute petite porte et se dirige vers un été plein de questions et de doutes. Notamment au niveau du coaching staff. 

Arrivées notables : 

  • Max Strus
  • Georges Niang
  • Tristan Thompson 
  • Damian Jones 
  • Ty Jerome 
  • Emoni Bates (49ème Pick de la draft 2023)
  • Craig Porter Jr. 

Départs notables : 

  • Cedi Osman
  • Robin Lopez
  • Dylan Windler 
  • Raul Neto
  • Lamar Stevens
  • Danny Green
  • Mamadi Diakité

Cleveland enregistre des arrivées intéressantes pour combler les défauts du collectif de la saison passée. Le poste 3 et le shoot extérieur ont été défaillants tout au long de l’année. Pour rectifier le tir, Koby Altman réussit à récupérer le finaliste avec le Heat Max Strus ainsi que l'expérimenté Georges Niang des Sixers. Deux joueurs référencés dans la ligue pour leur habileté à mettre la balle orange dans le panier à longue distance. 

Le 5 majeur :

  • PG: Darius Garland
  • SG: Donovan Mitchell
  • SF: Max Strus
  • PF: Evan Mobley
  • C: Jarrett Allen

Pas beaucoup d’évolution dans cette composition type. L’ajout du shoot sur les ailes va permettre à la franchise de l’Ohio d’avoir un meilleur spacing et d’opter pour plus de variation en attaque. À J.B. Bickerstaff, le coach de Cleveland, de trouver les solutions pour faire mieux, surtout en playoffs. 

L’interrogation : Comment définitivement passer un cap offensivement ? 

L’attaque des Cavs était l’une des moins prolifiques en termes de points marqués en NBA (25ème place avec 112,3 points par match). Plusieurs raisons à ces statistiques décevantes : 

  • La première : un manque cruel de shoots extérieurs. Avec trois joueurs dans son 5 majeur qui ne sont pas réguliers dans ce domaine, Cleveland dépend de l’adresse de son duo d’arrière Garland/Mitchell. 
  • La deuxième : la pace (vitesse de jeu). Les Cavs sont l’équipe la plus lente de la ligue en termes de mouvements de ballon. Cela se traduit par un plus faible nombre de possessions jouées, et donc beaucoup moins d’occasions pour mettre un panier. 
  • La troisième : l’utilisation inconstante des deux intérieurs qui sont pourtant d’excellentes options offensives. Mobley a 12 tentatives par match en moyenne malgré une palette offensive intéressante proche du cercle et à mi-distance. Jarrett Allen, lui, n’a que 9 possibilité chaque soir. On peut l’expliquer car il ne possède aucune qualité de shoot, mais cela reste faible, surtout pour un all-star. 

Cependant, les solutions pour y remédier existent, et c’est le point central pour la réussite de Cleveland. Le coaching staff va devoir trouver les combinaisons de rotations nécessaires pour, premièrement, créer du spacing. L’attaque est défaillante car beaucoup trop statique, avec beaucoup d’isolation pour Mitchell et LeVert. En ce sens, les arrivées de trois bons tireurs longue distance vont aider, car les défenses adverses seront plus étirées afin de ne pas concéder trop de points de loin. Une aubaine pour se servir des deux joueurs dans la raquette. 

L’autre solution est de changer radicalement de style de jeu en faisant plus voyager la balle. Augmenter la vitesse et le nombre de possessions. Et les Cavs possèdent des joueurs capables d’être très efficaces dans ce domaine, on pense ici à Darius Garland. Un meneur/shooteur qui peut élever le rythme par la course et le dribble mais aussi par sa vision du jeu et ses passes précises. Il doit être le dépositaire du jeu, son rythme sera celui de l’équipe. 

Le joueur à suivre : 

Celui qui devra être le lien entre la défense et l’attaque, mais aussi entre les arrières et le pivot. On parle ici d’Evan Mobley. Défensivement, absolument rien à dire sauf que les Cavs ont l’un des meilleurs dans ce domaine. Une pierre solide pour bâtir un mur devant le panier. 

Là où on va attendre Mobley, c’est sur le domaine offensif. Des progrès évidents ont été aperçus (surtout après janvier), signe que le joueur peut devenir une pièce essentielle dans cet aspect du jeu. Et à vrai dire, il le doit. Mobley ne sera jamais un shooteur à 40% à trois points comme peut l’être Myles Turner, mais des progrès au shoot extérieur que ce soit en termes de volume et de réussite sont absolument cruciaux pour passer un cap. Avec seulement 21,6% de réussite longue distance, l’ailier-fort ne peut pas être considéré comme une menace crédible pour les défenses adverses. 

L’autre aspect de son jeu offensif à utiliser de manière plus régulière est son intelligence et sa capacité à créer par la passe. C’est la responsabilité de J.B. Bickerstaff qui doit trouver un système pour faciliter le jeu autour de Mobley quand il a le ballon dans les mains. Du mouvement pour que Mobley puisse trouver des coéquipiers ouverts, cela apporte une variation importante dans ton jeu créatif qui ne doit pas uniquement reposer sur le trio Garland/Mitchell/LeVert. Être plus imprévisible donc et mieux exploiter le mouvement plutôt que du simple 1vs1, la probable clé du succès pour éviter de tomber dans une nasse comme ce fut le cas face aux Knicks en playoffs. 

Prono : 

Les Cavs sont clairement la troisième force à l’Est. Avec des renforts non négligeables, on devrait les retrouver à la 3ème place du classement avec sensiblement le même bilan. Maintenant, avec l’expérience de la saison passée, on attend mieux de ce collectif en playoffs. On les voit faire mieux que l’an dernier et arriver au second tour de la Conférence Est, mais malgré tout, les deux monstres que sont Milwaukee et Boston risquent de barrer la route des jeunes de l’Ohio.