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Quel niveau pour Cole Anthony après 5 saisons en NBA ?


© Julio Aguilar / Getty Images

Cole Anthony a débarqué en NBA en 2020 avec un nom, du bagage et une hype bien méritée. Drafté en 15ème position, il était même considéré comme un “steal” de sa cuvée. En 5 saisons, il a marqué Orlando par son énergie, son caractère et ses coups d’éclat. Aujourd’hui, il entame un nouveau chapitre à Memphis et sera bien décidé à relancer sa jeune carrière. Son parcours reste souvent sous-estimé en dehors d’une fanbase du Magic qui y était très attachée alors voici un premier bilan.

Des débuts prometteurs

Cole Anthony débarque en NBA avec un nom puisqu’il était le fils de Greg Anthony, ancien meneur passé par les New York Knicks, les Portland Trail Blazers ou encore les Chicago Bulls. 

Cole Anthony attirait déjà les regards avec une distinction de MVP du McDonald’s All-American Game, un triple-double de moyenne au college à Oak Hill, puis 18.5 points en NCAA à North Carolina (malgré une blessure au genou). C’était un pur scoreur, flashy et spectaculaire un peu à la manière de Derrick Rose.

Lors de sa saison rookie avec le Magic, il ne tarde pas à se faire remarquer :

  • Il inscrit un buzzer-beater face aux Memphis Grizzlies (ironiquement, sa nouvelle équipe) le 1er mai 2021.
     
  • Il réalise un match à 37 points face aux Sixers le 16 mai 2021.
     
  • Il est agressif, a une attitude de leader et n’a pas peur des responsabilités dans un projet qui est à la première année de sa reconstruction.

Et sur sa saison sophomore, il progresse :

  • 2020-21 : 12.9 points / 4.7 rebonds / 4,1 passes en 27 min
     
  • 2021-22 : 16.3 points / 5.4 rebonds / 5,7 passes en 32 min

Il semble tenir son rang et porter un Magic en pleine reconstruction. C’est l’un des rares créateurs offensifs fiables de l’effectif. Il prend des tirs compliqués mais il les met. Il manque de rigueur et compense par l’envie. Orlando lui confie les clés du jeu… temporairement.

Un rôle en déclin

Le tournant arrive en 2022 lorsque le Magic drafte Paolo Banchero puis Franz Wagner. L’équipe se construit autour d’eux et de Markelle Fultz, Jalen Suggs, Wendell Carter Jr… L’ADN de l’équipe évolue grâce à un jeu collectif, défensif, patient et surtout très polyvalent. Cole Anthony était limité par sa taille. Il mesure seulement 1.88 mètres et n’a pas su s’adapter à ce nouveau style de jeu, il a donc logiquement vu son temps diminuer :

  • 2022-23 : relégué sur le banc et 13.0 points en 26 minutes de jeu.
     
  • 2023-24 : chute à 11.6 points en 22 minutes
     
  • 2024-25 : il descend encore à 9.4 points en 18 minutes et 22 titularisations seulement

Son jeu reste basé sur l’instinct et les drives. Il a besoin du ballon, mais le Magic veut un jeu fluide avec plusieurs ball handlers. Il n’est plus prioritaire dans la hiérarchie et ne brille plus sur le terrain. Le coup de grâce arrive en playoffs 2025 :

  • 5 matchs joués
     
  • à peine 10 minutes par match
     
  • 2.2 points, 0/10 à trois points

Même en sortie de banc, il semble avoir perdu sa place dans le plan de jeu. Le staff ne lui fait plus confiance dans les moments importants. La hype s’estompe et son profil devient celui d’un role player incertain.

Un talent… mais trop irrégulier

S’il y a un défaut qui colle à la peau de Cole Anthony depuis ses débuts, c’est l’irrégularité. Il est capable de claquer 30 points un soir et de passer totalement à côté le suivant. Ce manque de constance l’a freiné dans son ascension et lui a souvent coûté des minutes, surtout dans une équipe comme Orlando où la discipline collective est devenue prioritaire.

Il affiche en carrière un moyenne honnête de 12.5 points par match, mais les écarts sont frappants. Sur ses 5 premières saisons en NBA, soit 320 matchs joués, il a 49 matchs à 20 points ou plus, et 55 avec 5 points ou moins. Il est capable de mettre 20 points un jour et 0 le lendemain.

La dernière vraie performance de Cole Anthony, c’est lors du play-in 2025 où il qualifie son équipe face aux Hawks avec 28 points en sortie de banc.

Mais ces performances restent isolées. Sur une saison, il peine à enchaîner. Sur les 5 dernières, il tourne à environ 33–35% à 3 points, sans jamais devenir une menace régulière derrière l’arc (d’où le trade pour Desmond Bane). Même constat à la passe : il peut faire 8 passes un soir puis perdre 4 ballons le lendemain sans rien créer.

Ses qualités en NBA

Pour autant, sous-estimer Cole Anthony serait une erreur. Son profil reste rare et il a des atouts qui peuvent lui permettre de rebondir dans la ligue sûrement dans un autre rôle comme :

  • Son énergie et sa mentalité : il ne triche pas. Il joue dur, parle beaucoup, tente des actions difficiles. C’est un joueur de runs qui peut prendre chaud et abandonnera jamais.
     
  • Création sur pick-and-roll : malgré ses limites à la passe, il reste capable de créer son tir en sortie d’écran. Il affiche 3.8 passes de moyenne en carrière, ce n’est pas élite mais c’est correct pour un combo guard.
     
  • Des qualités athlétiques : son premier pas, son explosivité verticale et son envie d’aller au rebond malgré sa taille en font un joueur actif des 2 côtés du terrain même s’il reste friable défensivement.
     
  • Sa fiabilité sur la ligne : il tourne à 84,7% aux lancers depuis son arrivée en NBA ce qui peut être un atout en fin de match.
     
  • Un leadership médiatique : Cole Anthony a toujours su bien communiquer. Sur le banc ou en conférence, il parle juste, assume, encourage. Il l’a encore prouvé récemment en remerciant publiquement Orlando après son transfert, avec un message sincère pour les fans et le staff : « Merci pour tout l’amour et les opportunités. Orlando sera toujours une partie de moi. »

Cole Anthony n’est pas devenu le meneur All-Star que certains imaginaient. Mais il n’a pas non plus échoué. À 25 ans et 13 millions par saison jusqu’en 2026-2027, il peut encore endosser un nouveau rôle de 6ème homme dynamiteur. S’il accepte son nouveau rôle à Memphis et s’il progresse dans le jeu sans ballon et en défense, il pourra se refaire une place en NBA.