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NBA & Rap : 5 basketteurs qui ont brillé au micro


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À l’occasion de la Fête de la Musique, on met en lumière cinq stars de la NBA qui ne brillent pas seulement sur les parquets. Connus pour leurs crossovers et leurs dunks spectaculaires, ces basketteurs ont aussi trouvé leur voix derrière un micro. Entre albums certifiés platine, hits viraux et collaborations internationales, ils prouvent que le rap peut être bien plus qu’une passion : une seconde scène où ils excellent.

Damian Lillard : L’assassin du clutch est aussi un vrai lyriciste

Damian Lillard n’est pas seulement l’un des meneurs les plus respectés de sa génération, il est aussi l’artiste NBA le plus accompli sur la scène musicale. Sous le pseudonyme Dame D.O.L.L.A., il a sorti plusieurs albums, dont The Letter O (2016) et Big D.O.L.L.A. (2019), tous deux bien accueillis par la critique. The Letter O s’est hissé à la 7ᵉ place des charts R&B/Hip-Hop américains, preuve que son flow, sincère et réfléchi, a su trouver son public. Contrairement à beaucoup de sportifs qui s’amusent avec le rap, Lillard est pris au sérieux dans le milieu. Ses collaborations avec des poids lourds comme Lil Wayne, Snoop Dogg ou encore 2 Chainz ajoutent à sa crédibilité.

Avec plus de 5 millions d’écoutes mensuelles sur Spotify, sa musique dépasse largement le cercle des fans de basketball. Son style introspectif, engagé, mais aussi technique, démontre une réelle maîtrise de l’art du storytelling. Il ne s’agit pas d’un hobby : pour Lillard, la musique est une seconde carrière, menée avec rigueur et ambition. Et contrairement à son jeu sur le terrain, ici, il ne cherche pas à être clutch sur une possession, mais à durer.

LiAngelo Ball : Le petit frère devenu hitmaker

Longtemps dans l’ombre de ses frères Lonzo et LaMelo, LiAngelo Ball a surpris tout le monde en janvier 2025 avec la sortie de son premier single “Tweaker”. Loin d’un simple exercice de style, le morceau a rapidement atteint les sommets de YouTube, cumulant plus de 8 millions de vues en quelques semaines. Entre production trap léchée et refrain accrocheur, “Tweaker” a marqué une rupture : LiAngelo ne voulait pas juste rapper pour suivre la mode, il voulait frapper fort. Mission accomplie.

Porté par un clip esthétique dans lequel apparaissent ses frères, le morceau a déclenché un buzz immédiat. S’en est suivie une signature chez Def Jam, l’un des plus prestigieux labels de hip-hop, avec un contrat estimé entre 8 et 13 millions de dollars. Et comme si cela ne suffisait pas, un remix de “Tweaker” avec Lil Wayne a été enregistré dans la foulée. La performance de LiAngelo lors des BET Awards 2025 a confirmé son ascension dans le paysage musical. Autrefois cantonné à son image de “Ball moyen”, il s’est construit une nouvelle identité, celle d’un artiste à suivre, bien au-delà des parquets.

Shaquille O’Neal : Le précurseur des basketteurs dans le rap

Avant que les rappeurs ne collaborent avec les basketteurs à la chaîne, un seul nom brillait dans les deux mondes : Shaquille O’Neal. Dans les années 90, au sommet de sa carrière NBA, Shaq sortait Shaq Diesel en 1993. Contre toute attente, l’album devient un succès critique et commercial. Il atteint la 25ᵉ place du Billboard 200 et est certifié disque de platine, un exploit pour un joueur de basketball. Avec des titres comme “(I Know I Got) Skillz” ou “I’m Outstanding”, Shaq a prouvé qu’il n’était pas seulement une force de la nature sous les paniers, mais qu’il savait aussi rimer.

Il ne s’est pas arrêté là : trois autres albums ont suivi dans les années suivantes, certains certifiés or. S’il reconnaît n’avoir pas touché des millions avec la musique, Shaq a posé les bases de ce que pouvait être une double carrière sérieuse. À l’époque, le rap d’un joueur NBA n’était pas pris au sérieux. Lui a changé la donne. Personnage haut en couleur, charismatique et respecté dans les deux sphères, il reste à ce jour le joueur NBA avec le palmarès musical le plus impressionnant en termes de certifications.

Serge Ibaka : Single de diamant en France

Derrière son image de joueur rigoureux et travailleur, Serge Ibaka cache une passion pour la musique qu’il a transformée en carrière sérieuse. En 2021, il frappe fort avec le single “Champion”, en collaboration avec le rappeur français Ninho. Le morceau explose en France et en Europe, atteignant le statut de single de diamant avec plus de 50 millions de streams. Ibaka surprend par sa polyvalence : il chante en français, anglais et espagnol, avec une aisance étonnante. Sa musique, influencée par les sonorités afrobeats, la rumba congolaise et le R&B, crée un univers chaleureux et dansant.

Sous son label Ouenzé Music, il a enchaîné les titres comme LEGGO avec Tayc ou encore Rumba avec Guy2Bezbar. En 2022, il sort l’album ART, condensé de ses influences musicales, salué pour sa production soignée et sa diversité de styles. Contrairement à d’autres joueurs qui se contentent d’une apparition ponctuelle, Ibaka s’investit : il écrit, produit, et se montre actif dans le développement de sa musique. Avec lui, le micro n’est pas un jouet mais une vraie extension de son identité artistique.

Kevin Durant : Discret même dans la musique

Contrairement à Lillard ou Ibaka, Kevin Durant n’a jamais sorti d’album ou revendiqué une carrière musicale à part entière. Pourtant, son nom circule souvent dans les coulisses du rap. Il a posé sur quelques morceaux confidentiels, comme “Scared Money” de Stalley, disponible sur YouTube, où sa voix est reconnaissable malgré une production modeste. Plus étonnant encore : Durant aurait co-écrit ou inspiré plusieurs morceaux de rappeurs connus, notamment à l’époque du lock-out NBA en 2011, où il aurait enregistré avec LeBron James dans des sessions privées.

KD ne court pas après les feux des projecteurs dans la musique, mais son influence est réelle. Des artistes comme Drake ou Jay-Z le citent souvent, et son nom apparaît dans de nombreux textes de rap. Il est respecté, connecté, discret mais présent. À sa manière, il incarne une autre facette du lien entre NBA et musique : celle de l’initié, du passionné qui préfère l’ombre aux spotlights, mais dont les choix artistiques ont du poids.