NEWS

Un départ historique pour les Cleveland Cavaliers !


© Dale Zanine / Imagn Images

La franchise de l’Ohio est toujours invaincue. Après sa victoire à l’arraché face aux New Orleans Pelicans, Cleveland est la seule équipe sans défaite dans toute la NBA après le revers du Thunder chez les Denver Nuggets. Un début de saison historique puisque jamais la franchise n'avait débuté par un 9-0. Mais comment cette équipe a pu en arriver là ? Élément de réponse.

Un calendrier facile :

Après une présaison avec 4 défaites en autant de match joué, Cleveland n’était pas dans les meilleures dispositions pour initier la campagne 2024/2025. D’autant plus, lorsque l’on apprend la blessure de l’ailier titulaire Max Strus pour une période de 6 semaines. Les Cavs repartent sur un projet avec la même équipe mais un coaching staff et une idéologie différente. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant de constater le changement. Lors de l’Opening Night de leur saison, les hommes de Kenny Atkinson ont dominé très largement les Toronto Raptors au Canada. L’enchaînement de deux matchs à Cleveland face à deux équipes de fin de classement (Detroit Pistons, Washington Wizards) a permis aux coéquipiers de Donovan Mitchell de gagner en confiance avant un calendrier beaucoup moins clément.

L’enchaînement des New York Knicks au Madison Square Garden, des Los Angeles Lakers, du Orlando Magic et d’une double confrontation cruciale dans la division Central. Au final, Cleveland nous a offert plusieurs scénarios de victoires assez intéressants à décortiquer.

La métamorphose d’Evan Mobley : 

Pendant l’intersaison, les problématiques autour des Cavaliers étaient simples et identifiées. Un Darius Garland qui se devait de retrouver un niveau de meneur titulaire en NBA et bien sûr, l’éternel question autour du développement d’Evan Mobley.

D’ailleurs, c’est l’évolution de ce dernier qui change tout. L’ancien Troians d’USC est beaucoup plus responsabilisé et cherché en attaque (13.3 FGA par match contre 11 l’année dernière). Le jeu va plus vite, et l’intérieur est poussé par le staff à prendre les choses en main. On a donc vu Evan Mobley faire des coast-to-coast balle en main avant de soit prendre un tir, soit trouver son compagnon de raquette, Jarrett Allen. La complémentarité entre les deux a souvent été décriée. Il semblait se marcher dessus en évoluant dans la même zone de jeu en attaque. La solution d’avoir un Evan Mobley en mouvement, parfois avec le ballon, permet aussi à Jarrett Allen d’être très proche du cercle et ainsi, profiter de la qualité de passe de vision du jeu de son binôme.

Darius Garland de retour à son niveau :

L’autre aspect qui était noté comme problématique aux Cavs, c’était l’association et l’alchimie au niveau du backcourt. Darius Garland a connu une année 2023/2024 très compliquée en termes de santé physique et mentale à cause de problèmes familiaux. Le meneur de jeu a traversé la saison comme un fantôme et notamment en playoffs. En ce début de saison, on semble retrouver le joueur qui avait été All-Star en 2021/2022. Et ça change tout. 

D’abord dans le jeu, avec un Garland un excellent niveau, les Cavaliers sont beaucoup plus insaisissables sur le terrain et dans la lisibilité de leurs systèmes. L’ancien de Vanderbilt est un excellent gestionnaire et organisateur de jeu, chose que l’on a tendance à oublier au vu de ses difficultés récentes. Concrètement, cela change pas mal de choses dans le jeu de Cleveland. 

La première, c’est sa relation technique avec Donovan Mitchell. L’ancienne star du Utah Jazz peut désormais compter sur un joueur calibre All-Star à ses côtés pour lui enlever de la pression défensive adverse. Avoir deux ball handler d’aussi bonne qualité est un atout très important, vous vous offrez aussi l’opportunité d’en laisser systématiquement un des deux à chaque moment du match afin de ne pas perdre en cohérence tactique. De plus, Darius Garland a retrouvé, en ce début de saison, de la réussite au shoot indispensable à son jeu (52.3% FG, 46.9% 3PT contre 44.6% FG, 37.1% 3PT l’an dernier). Ce regain de réussite permet d’étirer les lignes défensives afin de faire de la place aux deux intérieurs de l’équipe. 

C’est, d’ailleurs, cette relation entre le meneur et son duo Mobley/Allen qui est la clé de ce succès. Darius Garland est le dépositaire du rythme de jeu voulu par Kenny Atkinson (bien plus que Donovan Mitchell). Sa mission est cruciale pour permettre la bonne mise en place de tout le système offensif. Si Mobley et Allen sont aussi importants en attaque lors de ce début de saison, c’est en grande partie grâce au cerveau de cette équipe.

Un nouvel architecte visionnaire :

Kenny Atkinson n’aura pas tardé à mettre sa patte sur son effectif. L’ancien coach des Brooklyn Nets est arrivé d’un été chargé avec une médaille d’argent olympique avec le staff de la France, et dès son arrivée, il a métamorphosé la philosophie des Cleveland Cavaliers. Cette équipe était connue pour sa défense impitoyable lors des saisons précédentes mais aussi d’un jeu en attaque stéréotypé. Avec Atkinson, l’attaque brille de mille feux. En s’adaptant à son effectif, le coach a débloqué une facette qu’on ne voyait quasiment pas, le jeu en transition. Une pace très élevée qui convient parfaitement à l’essentiel du groupe. Caris LeVert en est le parfait exemple. Le super remplaçant connaît un début de saison prolifique en sortie de banc. Le ballon va vite et, aux côtés de Garland et Mitchell, il arrive à trouver des zones de jeu plus dégagées ce qui lui permet d’avoir des meilleures situations de tirs. L’ancien assistant de Steve Kerr chez les Golden State Warriors est entré dans l’histoire en devenant le premier coach à débuter par 9 victoires d’affilée lors de sa prise de fonction.

De même pour les shooteurs en périphérie comme Sam Merrill, Dean Wade et Georges Niang qui obtiennent des situations de shoot bien plus ouvertes que la saison précédente. D’ailleurs, au 6 novembre et après 9 matchs, l’attaque des Cavs a déjà achevé 4 matchs avec plus de 130 points marqués, soit autant que l’année passée. 

On pourrait parler aussi de la résurrection de Ty Jerome après seulement 2 matchs disputés l’an dernier. L’ancien de Virginia s’est adapté parfaitement à ce groupe et il est même devenu un joueur d’impact en sortie de banc. 

À Cleveland, le début de saison est historique. Un groupe qui semble être en symbiose avec les nouvelles idées prônées par son coach. Les Cavaliers auront l’opportunité d’étendre cette win streak en affrontant une autre équipe qui réalise un excellent début de saison. Cleveland accueille les Golden State Warriors vendredi dans un remake qui rappelle les NBA Finals de la dernière décennie.