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NBA PREVIEW #11 - Toronto Raptors : Quelle direction va prendre la franchise ?


© Ball Time

À Toronto, une nouvelle génération de joueurs représente l’équipe. Après une année mouvementée en matière de transferts, la franchise a décidé d'opter pour la reconstruction. En quête d'un nouveau projet, les Raptors ont repensé leur équipe et développé de jeunes joueurs à fort potentiel. La question se pose maintenant : la franchise peut-elle remonter au sommet de la conférence Est, comme il y a quelques années ? On décrypte tout ça. 

L’an dernier : 

Les Toronto Raptors ont traversé une saison particulièrement difficile l’année dernière, marquée par des défis notables lors de leur première campagne sous la direction de l’entraîneur principal Darko Rajaković. L’équipe a dû faire face à des ajustements majeurs, notamment la perte de Fred VanVleet, qui a rejoint les Houston Rockets pendant l’intersaison. Cette absence a laissé un vide considérable au poste de meneur de jeu, obligeant la franchise à chercher un remplaçant capable de monter la balle. Malgré cela, Toronto a débuté la saison avec des joueurs clés tels que l’ancien All-Star Pascal Siakam et Scottie Barnes, qui avait été couronné Rookie of the Year en 2022.

Scottie Barnes a su tirer son épingle du jeu en réalisant une saison solide, qui lui a valu une place dans la première équipe All-Star de sa carrière. Cependant, malgré les performances individuelles de certains joueurs, l’équipe dans son ensemble n’a pas été en mesure de rivaliser efficacement sur le terrain. À mi-parcours de la saison, les Raptors ont pratiquement abandonné toute perspective de succès en procédant à des échanges majeurs, notamment celui de Pascal Siakam aux Indiana Pacers et d’OG Anunoby aux New York Knicks. Sans oublier le cas de Jontay Porter qui n’a définitivement rien aidé à la situation actuelle. Ces décisions marquantes témoignent d’une volonté de réorienter l’équipe vers la reconstruction.

Au terme de la saison 2023-2024, les Raptors ont enregistré un bilan de seulement 25 victoires pour 57 défaites, se classant ainsi à la 12ème place de la conférence Est. Dans cette période difficile, l’équipe mettra désormais l’accent sur la construction d’un noyau solide autour de Scottie Barnes. De nouveaux arrivants, tels que R.J. Barrett et Immanuel Quickley, seront intégrés en tant qu'éléments constitutifs essentiels de l’équipe, avec l’espoir de redynamiser le groupe et de retrouver rapidement une position compétitive sur la scène de la NBA.

Les arrivées notables : 

  • Davion Mitchell
  • Ja’Kobe Walter (19ème pick de la draft 2024)
  • Bruno Fernando
  • Jared Rhonen
  • Jonathan Mogbo (31ème pick de la draft 2024)
  • Jamal Shead (45ème pick de la draft 2024)

Les départs notables : 

  • Gary Trent Jr.
  • Jalen McDaniels
  • Jordan Nwora

L’un des coups les plus durs pour cette équipe a sans conteste été la perte de l'agent libre Gary Trent Jr, qui a choisi de rejoindre les Milwaukee Bucks.

Parallèlement, la franchise a pris des mesures pour se reconstruire en intégrant Davion Mitchell, un joueur prometteur, dans l’espoir qu’il puisse apporter une nouvelle énergie et des compétences nécessaires au sein de l’équipe. De plus, l’arrivée de quelques jeunes talents lors de la dernière draft témoigne de l'engagement de la franchise à rajeunir son effectif et à investir dans l’avenir.

Le 5 majeur :

  • PG : Immanuel Quickley
  • SG : Gradey Dick
  • SF : R.J. Barrett
  • PF : Scottie Barnes
  • C : Jakob Pöetl

Ja’Kobe Walter a le potentiel de devenir un joueur clé au sein de l’effectif, et pourrait ainsi remplacer Gradey Dick si ses performances s'avèrent être à la hauteur des attentes. D’autre part, en cas de blessure de R.J. Barrett, Ochai Agbaji et Bruce Brown Jr. sont prêts à prendre le relais et à assumer des responsabilités supplémentaires.

En ce qui concerne la position de pivot, une question se pose quant à la meilleure option entre Jakob Pöetl et Kelly Olynyk. Pour le moment, il semble que Pöetl débutera les matchs comme il l’a fait la saison dernière, apportant son expérience et sa présence défensive. Toutefois, il reste à voir comment cette dynamique évoluera au fur et à mesure que la saison avance et que les performances des joueurs seront évaluées.

L'interrogation : Les Raptors peuvent-ils créer la surprise à l’Est ? 

Les Raptors possèdent indéniablement un réservoir de talent suffisant pour envisager une place en play-in cette saison. Cependant, pour atteindre cet objectif, ils doivent continuer à évoluer et à se renforcer en tant qu’équipe plus compétitive. Ce processus de maturation et d'amélioration prendra du temps, et il est probable qu’il faudra attendre avant qu’ils puissent sérieusement aspirer à décrocher une place en playoffs dans les années à venir.

Cette saison, comme l'année précédente, Scottie Barnes se positionnera en tant que leader de l'équipe. Fort de son expérience et de ses succès passés, il cherchera à s’inspirer de ses performances de l’année dernière, où il a su briller et imposer son style de jeu. À ses côtés, RJ Barrett et Immanuel Quickley auront un rôle déterminant dans le collectif. Barrett, connu pour sa capacité à marquer des points et faire sa place en pénétration tout en fournissant une défense robuste, sera essentiel pour équilibrer le jeu de l’équipe. D’autre part, Quickley, un meneur de jeu talentueux, apportera son expertise en playmaking, contribuant à créer des opportunités pour ses coéquipiers.

La question demeure : les Raptors parviendront-ils à gagner plus de matchs que prévu par les observateurs ? Avec le bon développement et une bonne synergie entre les joueurs, il est possible qu'ils dépassent les attentes et surprennent la conférence Est.

R.J. Barrett : Une saison révélatrice ?

Que ce soit parce qu'il jouait pour l'équipe de son enfance ou parce qu'il ne jouait pas sous les lumières du Madison Square Garden, Barrett a été rajeuni une fois qu'il a rejoint l'équipe. Au cours des 32 matches qu'il a disputés après l'échange, R.J. a compilé en moyenne 21,8 points, 6,4 rebonds et 4,1 passes décisives pour un pourcentage de tirs de 61,5 %, soit les meilleurs résultats de sa carrière si on les extrapole sur une saison complète.

Aux Jeux Olympiques de Paris cet été, Barrett s'est imposé comme le deuxième meilleur joueur du Canada au contraire d'un Jamal Murray handicapé et d'un Dillon Brooks inconstant. Shai Gilgeous-Alexander était la star, mais Barrett a contribué à ce que le Canada remporte tous ses matches dans le « groupe de la mort » avant de s'incliner face aux Français, futurs médaillés d'argent.

L'opportunité pour Barrett de s'épanouir est claire comme de l'eau de roche. Lorsque Barnes malmène un défenseur plus petit et commande un double-team, Barrett, qui est en train de s'élancer, peut encaisser un layup en pleine course. Lorsque Quickley et Poëltl travaillent leur nouvelle alchimie pick-and-roll, un Barrett grand ouvert pourra tenter un tir à trois points alors que son défenseur est resserré dans la peinture. Lorsque Gradey Dick court sans cesse autour des écrans, un Barrett sournois peut se frayer un chemin jusqu'à un layup facile. Le système offensif de Darko Rajaković a permis à R.J. de choisir des tirs plus proches du cercle (52 %), ce qui lui a permis de réaliser son meilleur FG en carrière avec 60,2 %. Barrett a été l'un des plus grands bénéficiaires de l'approche offensive de Darko, qui consiste à partager le ballon, à bouger constamment et à couper au bon moment.

Sur le plan défensif, Barrett bénéficiera d'un Poëltl en bonne santé (seulement 15 matchs joués ensemble) pour s'occuper de la raquette. En l'entourant de meilleurs défenseurs, la pression exercée sur Barrett pour qu'il soit un grand défenseur n'est pas très élevée. Être un défenseur moyen à bon pourrait être tout ce dont cette équipe a besoin mais ce n’est pas le cas pour R.J. Barrett qui s’est souvent illustré avec de belles actions défensives. 

Lors du media day, R.J. Barrett a parlé en termes élogieux de l'impact de Vince Carter sur les Raptors et le basket-ball canadien. Tous ceux qui jouent au basket dans ce pays savent qui est Vince Carter, et ce qu'il a fait pour le jeu est énorme. Si Barrett n'atteindra peut-être pas les sommets que Carter a atteints auprès des fans de basket canadiens, il peut être considéré comme l'ajout peu considéré d'un échange qui a dépassé les attentes et a permis aux Raptors d'atteindre de nouveaux sommets.

Le pronostic Ball Time : 

Les Toronto Raptors sont trop bons pour envisager un tanking. Bien que l'équipe ne soit pas tout à fait à la hauteur de l'élite de la Conférence Est, les Raptors ont suffisamment de talent pour rivaliser face à de nombreuses équipes à l’Est avec Scottie Barnes, Immanuel Quickley et R.J. Barrett. L'équipe fera au moins un ajout important par le biais d'un échange (en utilisant le contrat de Bruce Brown Jr.) afin de s'améliorer suffisamment pour se qualifier pour les play-in et se battre pour une place en playoffs. L'objectif final ne sera peut-être pas atteint, mais l'équipe sera mieux préparée pour l'avenir.