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Detroit Pistons : Le record de la honte !


© Carlos Osorio / Associated Press

Detroit remporte son premier match depuis fin octobre et met ainsi un terme à une série de défaites historiques. 28 revers consécutifs, établissant le nouveau record pour une série de défaites sur une saison et égalisant les 28 défaites des Sixers sur deux saisons en 2014/2015 - 2015/2016. Au-delà de ce record impressionnant, on vous décrypte les raisons de ces échecs répétés depuis plusieurs années dans le Michigan. 

Un projet incohérent 

Cet été, Detroit a fait peau neuve en apportant un nouveau staff technique. Le projet tourne autour de Cade Cunningham qui a montré quelques séquences intéressantes les saisons passées mais a surtout connu beaucoup de blessures (76 matchs joués en 2 ans). L’ajout de Jalen Duren dans la raquette devait être la base du projet avec quelques vétérans à ajouter (Bojan Bogdanović, Joe Harris, Monte Morris et Alec Burks notamment) et des jeunes joueurs, pas aussi talentueux que les deux précédemment nommés mais qui pourraient se développer. Mais certains choix du Board des Pistons posent question quant à la lisibilité du projet.

Des choix de draft illogiques 

Avec le 1er choix de la draft 2021, les Pistons prennent un meneur de grande taille, capable de marquer et d’organiser le jeu. Bref, Cade Cunningham devient le nouveau visage de la franchise. Au poste de meneur de jeu, il y’avait déjà le français Killian Hayes. Drafté à la 7ème position en 2020, l’ancien de Cholet peine à convaincre et se blesse assez régulièrement ce qui rend le choix de Cunningham logique. 

Cependant, en 2022, Detroit récupère le 5ème choix de draft qu’ils utilisent pour… Jaden Ivey, un nouveau meneur/arrière. Ce choix est assez incompréhensible puisqu’il n’est pas un shooteur régulier longue distance (41.6% FG dont 34.3% 3PT) et que son profil de joueur ayant besoin du ballon dans les mains provoquent un véritable embouteillage à la mène. La draft de Marcus Sasser cet été n’arrange pas la situation, il est donc difficile de trouver des combinaisons entre 4 joueurs semblables. 

Des trades et signatures ratés 

Les drafts n’étant pas le point fort de la direction de Detroit, on peut penser que la franchise va rectifier le tir en allant chercher les pièces manquantes pour équilibrer l’effectif. C’est l’inverse qui va se produire. Dans la raquette, à cause de trades assez incompréhensibles (le trade de James Wiseman en sacrifiant Saddiq Bey), les Pistons créent un nouvel embouteillage sur le poste 5. L’ajout de l’ancien des Warriors et de Marvin Bagley III à une raquette composée de Isaiah Stewart et Jalen Duren est un véritable problème en termes de profil. Même si Isaiah Stewart progresse au shoot extérieur, cela fait beaucoup de joueurs avec les mêmes zones de jeu. Après avoir paralysé le poste 1, le Front Office n’apprend pas de ses erreurs. Résultat, l’utilisation des joueurs est quasi impossible et certains n’ont pas de temps de jeu. On rappelle que le projet est de développer des jeunes qui puissent jouer ensemble.

Un effectif déséquilibré 

Du fait de ces multiples erreurs, les Pistons ont un effectif qui a d’énormes carences, surtout au niveau du spacing. À force d’accumuler des pivots et des meneurs/arrières qui attaquent la raquette, le jeu offensif est stéréotypé. Mis à part Bojan Bogdanović (retour de blessure) et Joe Harris (qui ne joue pas), les solutions sont assez limitées pour réussir des tirs longue distance (33.7% 3PT sur ce début de saison). Et ce n’est pas la draft d’Ausar Thompson qui va apporter une solution à ce problème. Le jumeau d’Amen possède d’autres qualités intéressantes qui, malheureusement, s’expriment une nouvelle fois dans les mêmes zones de jeu que celles de ses coéquipiers. Detroit est ainsi, l’une des pires attaques sur cette première partie de saison (28ème Offensive Rating de la ligue). Un véritable casse-tête pour le coaching staff. 

Un coach perdu ? 

Monty Williams arrive cet été en provenance des Phoenix Suns. Son expérience dans l’Arizona aura duré 4 saisons et a été couronné de succès avec une finale NBA atteinte en 2021 (défaite 4-2 face aux Milwaukee Bucks). L’ancien des Pelicans remplace Dwayne Casey en signant un contrat très lucratif pour un coach. L’attente est donc importante du côté des fans des Pistons puisque Monty Williams connaît cette situation d’une franchise en reconstruction. Et il a plutôt préformé avec Devin Booker quelques années auparavant. 

Cependant, le début de son aventure dans le Michigan est pour le moins contrasté. Au-delà de cette symbolique série historique de défaites, ce sont les choix de rotations qui laissent les observateurs perplexes. Le système de changement des 5 titulaires pour faire rentrer les remplaçants pendant les matchs est assez discutable. Comment 5 joueurs qui ne jouent pas ensemble régulièrement et qui ne sont pas tes meilleurs joueurs peuvent être compétitifs face à des lineups équilibrés ?

Certes, l’effectif à disposition est très léger mais les capacités de l’ancien meilleur coach de l’année laissent à penser que les Pistons vont enfin trouver une identité de jeu. Ce n’est pas encore le cas même si certains points positifs sont à relever. 

Un duo prometteur

Cade Cunningham et Jalen Duren sont les seules pleines satisfaction de ces 30 premiers matchs. À l’image de la victoire face aux Toronto Raptors, c’est un duo complémentaire autour duquel, il serait aisé d’ajouter des pièces cohérentes pour avoir une équipe compétitive. Pour cela, il faudrait recruter des joueurs capables de défendre et d’étirer le bloc adverse.

  • Cade Cunningham : 23.5 PTS | 4.1 REB | 7.3 AST | 1.1 STL | 0.3 BLK | 44.9% FG | 34.6% 3PT | 87.6% FT en 32 matchs joués. 
  • Jalen Duren : 13 PTS | 11.7 REB | 2.5 AST | 0.5 STL | 1.2 BLK | 62.6% FG | 67.5% FT en 17 matchs joués.

Le Bilan 

Detroit (3-29) possède le pire bilan de la ligue et il semble que cela va le rester jusqu’à la fin de la saison. Atteindre la barre symbolique des 20 victoires tiendrait du miracle. Ce qu’on observera attentivement sur les 50 matchs suivants, sera le développement collectif mais surtout, regarder attentivement ce que va faire le front office. Il faut rendre cette équipe cohérente en tradant des joueurs qui ont le même profil. L’objectif, à moyen terme, serait de viser les playoffs. Il y’a encore un très long chemin à faire et des décisions cruciales qu’il ne faudra pas rater, au risque de rester dans un projet de reconstruction permanente.