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Bennedict Mathurin est l’anomalie des finales NBA 2025 ?


© Jesse D. Garrabrant / Getty Images

Il a 22 ans, il sort du banc et joue 20 minutes par match… et pourtant, c’est peut-être lui le joueur qui fait basculer la série. Bennedict Mathurin n’a pas volé son moment. Il l’a pris, avec une insolence statistique rare en finales NBA. Ce que fait le Canadien face aux défenseurs d’élite du Thunder mérite qu’on s’y attarde.

Il ridiculise les meilleurs défenseurs d’OKC

Luguentz Dort. Alex Caruso. Jalen Williams. Si on devait construire un backcourt défensif pour verrouiller les playoffs, ces 3 noms sortiraient très vite, comme ils l’ont déjà prouvé tant de fois cette saison.

À Bennedict Mathurin, on ne lui parle pas de défenseurs d’élite (ni d’âge, d’ailleurs). Sur les 3 premiers matchs des finales, il tourne à :

  • 100 % face à Lugentz Dort
  • 100 % face à Jalen Williams
  • 80 % face à Alex Caruso

Il joue simple, sans forcer, avec des coupes intelligentes, des feintes bien senties et des prises d’intervalle au timing parfait. Il exploite parfaitement les espaces créés par Pascal Siakam ou Aaron Nesmith. Il réussit tout avec calme et confiance, comme s’il prenait les finales NBA à la légère.

Son pourcentage global au tir tourne autour des 71 % depuis le début de la série et personne n’a encore trouvé la formule pour ralentir sa dynamique. Même pas Mark Daigneault, pourtant maître des ajustements.

27 points en 22 minutes : l’explosion au match 3 !

C’est le moment où tout a changé. Les Pacers avaient besoin d’un héros surprise pour faire basculer le match 3 à Indiana. Mathurin a répondu avec une performance référence.

27 points, à 9/12 au tir, 2/3 à trois points, 7/8 aux lancers, le tout en 22 minutes. Une performance qu’on n’avait plus vue en sortie de banc en Finales depuis Jason Terry en 2011.

Il a démarré très fort avec 14 points en 10 minutes dès la première mi-temps, à un rythme de feu. Il a même ajouté 4 rebonds, 1 passe et 1 contre histoire de cocher toutes les cases.

Et au-delà des stats, son impact est réel. Quand Mathurin entre, le jeu s’ouvre. Le Thunder hésite, la défense flotte et les aides tardent. Il fracture le plan de jeu adverse. Le momentum du match a basculé sous ses drives et ses paniers clutchs. Sa simple présence a même libéré Haliburton, plus à l’aise pour distribuer.

Il est désormais dans une caste ultra-fermé : seuls Kawhi Leonard, LeBron James, Tony Parker, Kobe Bryant et Magic Johnson avaient déjà inscrit 25 points ou plus en finale à 22 ans ou moins. Rien que ça.

Est-ce que Bennedict Mathurin peut continuer sur cette lancée ?

La vraie question, c’est celle-là. Peut-on vraiment attendre de Mathurin qu’il réédite ce genre de match ? Sur les 3 premières rencontres, il tourne à 15.3 points en 20 minutes. Le rendement est juste démentiel pour un joueur aussi peu expérimenté.

Et pourtant, rien ne semble irréaliste dans ce qu’il produit. Il ne surperforme pas grâce à une adresse insensée sur des tirs contestés. Il reste dans son rôle : il rentre, attaque vite et fait mal en quelques possessions. Rick Carlisle le gère parfaitement. Et c’est justement ce qui laisse penser qu’il peut recommencer.

C’est le 6ème homme rêvé. Sauf qu’au lieu de simplement maintenir le niveau, il fait basculer le score. Son agressivité tranche avec la retenue du banc d’OKC, qui n’a apporté que 18 points au match 3, contre 49 pour les Pacers.

C’est tout le problème du Thunder : leur banc ne suit pas. Bennedict Mathurin est le fer de lance de cette profondeur. Et tant que McConnell, Toppin ou Nesmith trouvent eux aussi leur moment, l’écart risque de rester le même.

Le piège serait de vouloir trop en faire. Sa réussite actuelle repose sur sa fraîcheur, son impact immédiat et ses prises de décision éclairs. Carlisle l’utilise comme un dynamiteur, pas comme un porteur principal. Et c’est probablement ce qui le rend aussi dangereux.

Les Pacers n’ont jamais été aussi proches d’un titre NBA. Et oui… c’est la folie dans l’Indiana.